L'harpagophytum est-il le nouvel ingrédient minceur ?    

    


    

    








 
























L'harpagophytum est-il un ingrédient minceur ? comment maigrir ?

L'obésité est un fléau qui touche le monde entier. Malheureusement, la société de consommation actuelle, le mode de vie sédentaire et le manque d'activités physiques ne font qu'alimenter la prise de poids. À quel niveau doit-on agir pour avoir un corps en bonne santé ? Peut-on réguler une prise de poids lente et progressive ? Existe-t-il un produit, un aliment ou ingrédient minceur ?

minceur harpagophytumTout commence par une prise de conscience. En 2015, 54 % des hommes et 44 % des femmes sont en surpoids ou obèses [1]. Pour pouvoir maigrir, il faut commencer par changer son alimentation et faire du sport. Mieux manger est la clé d'un organisme en meilleure santé. Cependant, il est possible de trouver une aide dans la phytothérapie et les compléments alimentaires.

Au cours de la dernière décennie, la recherche scientifique a démontré des effets anti-obésité chez les plantes bioactives [2] [3]. Les bioactifs modulant l'appétit à partir des ressources naturelles peuvent être une alternative intéressante aux médicaments empêchant la prise de poids. Ils contribuent à un profil de sécurité amélioré pour traiter les troubles métaboliques [4]. Les produits ayant des actions sur la minceur, qui empêchent la prise de poids ou qui procurent une sensation de satiété ont le vent en poupe. Parmi eux, on trouve des plantes comme la griffe du diable. Autrement dit, l'harpagophytum procumbens. Les vertus et bienfaits de l'harpagophytum sont nombreux. Il est avant tout connu pour soulager les inflammations et douleurs articulaires. Comment peut-il alors agir en tant que complément alimentaire sur la perte de poids ? A-t-il autant d'effets sur la minceur qu'il en a sur le confort articulaire ?

L'harpagophytum agit sur les récepteurs de l'hormone de faim : la ghréline

Cette plante magique qu'on trouve généralement sous forme de gélules, comprimés ou teinture mère conduit à une perte de poids en augmentant la sécrétion d'obestatine. Comme la leptine, il s'agit de l'hormone qui réduirait l'appétit. Elle va inhiber l'action de la ghréline, l'hormone digestive qui quant à elle stimule l'appétit. [5]

Le système « ghrélinergique » représente une cible pharmacologique prometteuse pour le traitement de l'obésité et des maladies qui y sont liées. En effet, plusieurs études ont montré que l'inhibition de la voie de signalisation de la ghréline entraîne une réduction de l'appétit et une augmentation de la dépense énergétique et du catabolisme des graisses. Ceci souligne donc le potentiel des antagonistes des récepteurs de la ghréline, des agonistes inverses et d'autres stratégies ciblant l'hormone ghréline. La ghréline est un peptide dérivé de l'estomac qui a été identifié comme la seule hormone de la faim en circulation qui exerce un puissant effet orexigène (apéritif) via l'activation de son récepteur, le récepteur sécrétagogue de l'hormone de croissance (GHS-R1a).

Dans l'étude menée par Torres-Fuentes et al. en 2014, des effets inhibiteurs de l'extrait de griffe du diable sur l'appétit ont été signalés [6]. Selon les résultats et l'avis de ces chercheurs, les effets anti-orexigènes de la griffe du diable sont appliqués en inhibant la sécrétion du récepteur de l'hormone de croissance (GHS-R1a) [6]. La ghréline est considérée comme le ligand endogène GHS-R1a [7]. Ainsi, avec l'inhibition de GHS-R1a, la ghréline est incapable d'appliquer ses effets orexigènes. L'exposition à l'extrait de l'harpagophytum procumbens a démontré une augmentation significative de l'afflux de calcium cellulaire, mais également un effet anorexigène significatif lors de l'administration de l'extrait de la plante. Ces résultats renforcent donc le potentiel prometteur des bioactifs naturels dans la perte ou le maintien du poids.

Mais peut-on parler d'un effet minceur ?

Il est difficile de parler d'un effet minceur ou encore ventre plat sans comprendre le fonctionnement des hormones digestives. La griffe du diable réduit le poids en agissant sur les taux sériques d'obestatine. Il s'agit d'une hormone, précisément un peptide de 23 acides aminés sécrétés par les cellules pariétales de la muqueuse gastrique. Son rôle est d'inhiber la prise alimentaire. De ce fait, le poids corporel diminue.

Une étude a été menée pour comprendre les effets de l'extrait hydroalcoolique de la griffe du diable sur les taux sériques d'obestatine et de poids corporel chez les rats mâles. La méthode expérimentale comprenait 40 rats Wistar mâles d'un poids moyen de 180-200 g. Ils ont été répartis au hasard en 8 animaux (témoin, testateur, et les groupes expérimentaux recevant l'extrait hydroalcoolique de la griffe du diable à des concentrations de 150, 300 et 600 mm g par kg de poids corporel).

Un extrait hydroalcoolique de griffe du diable a été administré aux animaux par gavage pendant 28 jours consécutifs. Un jour après la dernière injection, les rats ont été pesés. Après obtention d'échantillons de sang et séparation du sérum, la concentration d'obestatine a été mesurée. Il en ressort que l'extrait d'harpagophytum réduit le poids corporel en augmentant la sécrétion d'obestatine qui limite l'appétit. Les résultats ont montré que l'administration orale de doses de 300 et 600 mg / kg d'extrait hydroalcoolique (contenant des harpagosides) de la plante augmente les taux sériques d'obestatine. Conséquences : les rats ont perdu du poids et ont donc maigri.

Action de l'harpagophytum sur la ghréline et l'obestatine

La ghréline et l'obestatine sont deux peptides gastro-intestinaux dérivés de la préproghréline. La ghréline a des effets positifs sur l'équilibre énergétique, stimulant la prise alimentaire, la sécrétion d'acide gastrique et le mouvement gastro-intestinal. L'obestatine agit quant à elle contrairement aux effets de la ghréline. Cette hormone anorexigène réduit la prise alimentaire, l'activité d'éjection gastrique, le poids corporel et en empêche la contraction de l'estomac [7,8]Selon les chercheurs, l'obestatine régule la performance de la ghréline [9].

Les preuves montrent que l'obestatine inhibe la sécrétion de GHS induite par la ghréline [9]. Ainsi, d'après les résultats de l'étude de Torres-Fuentes [6] et de la deuxième étude citée plus haut, il semblerait que les effets anti-orexigènes de la griffe du diable soient associés à une augmentation des taux sériques d'obestatine. Probablement, l'augmentation de l'hormone obestatine par la griffe du diable inhibe la sécrétion de l'hormone de croissance par la ghréline et réduit ainsi l'appétit et l'apport calorique.

Ces deux recherches soulignent le besoin urgent de stratégies novatrices contribuant au maintien d'un poids santé, grâce à l'harpagophytum [10] [11].

Nos conseils :

Bien que l'effet minceur ne soit pas le principal bienfait de l'harpagophytum, nous ne pouvons pas ignorer son efficacité en ce qui concerne l'inhibition de la ghréline. Choisir son complément alimentaire n'est pas si simple, mais essayez d'opter pour un produit bio.

Références :

1- https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2017/etude-esteban-2014-2016-chapitre-corpulence-stabilisation-du-surpoids-et-de-l-obesite-chez-l-enfant-et-l-adulte
2- Yun JW (2010) Possible anti-obesity therapeutics from nature-a review. Phytochemistry 71: 1625-1641
3- Vermaak I, Viljoen AM, Hamman JH (2011) Natural products in anti-obesity therapy. Nat Prod Rep 28 : 1493-1533
4- Torres-Fuentes C, Schellekens H, Dinan TG, Cryan JF (2014) A natural solution for obesity: Bioactives for the prevention and treatment of weight gain. A review. Nutr Neurosci.
5- Brendler T, Gruenwald J, Ulbricht C, Basch E (2006) Devil's Claw (Harpagophytum procumbens DC): an evidence-based systematic review by the Natural Standard Research Collaboration. J Herb Pharmacother 6: 89-126
6- TorresFuentes C (2014) etalDevil's Claw to Suppress Appetite-Ghrelin Receptor Modulation Potential of a Harpagophytumprocumbens Root Extract. PLoS One.9(7): e103118.
7- Gualillo O, Lago F, Casanueva FF,Dieguez C (2006) One ancestor, several peptides:Posttranslational modifications ofpreproghrelin generate several peptideswith antithetical effects. Molecular andcellular endocrinology.256(1):1-8
8- Nogueiras R, Pfluger P, Tovar S, Arnold M, Mitchell S, Morris A (2007) et al. Effects of obestatin on energy balance and growth hormone secretion in rodents. Endocrinology.148(1):21-6.
9- Zizzari P, Longchamps R, EpelbaumJ,BluetPajot MT (2007) Obestatin partially affectsghrelin stimulation of food intake andgrowth hormone secretion in rodents. Endocrinology.148(4):1648-53.
10- Derosa G, Maffioli P (2012) Anti-obesity drugs: a review about their effects and their safety. Expert Opin Drug Saf 11: 459-471
11- Kang JG, Park CY (2012) Anti-Obesity Drugs: A Review about Their Effects and Safety. Diabetes Metab J 36: 13-25